Politique

Politique au Koweït : structure, institutions et enjeux

Le Koweït est l’un des rares pays du Golfe Persique à posséder un système politique parlementaire relativement actif. Bien qu’il s’agisse d’une monarchie constitutionnelle, son parlement est considéré comme l’un des plus puissants de la région. Cet article vous propose une vue d’ensemble sur le système politique au Koweït, ses institutions clés, son fonctionnement, ainsi que les principaux enjeux auxquels le pays fait face.

Monarchie constitutionnelle : un équilibre entre tradition et institutions

Depuis son indépendance du Royaume-Uni en 1961, le Koweït a établi une monarchie constitutionnelle. L’émir, chef de l’État, détient un pouvoir considérable, mais il est encadré par une Constitution adoptée en 1962 qui garantit certains droits politiques aux citoyens et encadre le fonctionnement des institutions.

Le pouvoir exécutif est partagé entre l’émir, le gouvernement nommé et le parlement élu. Cet équilibre, parfois fragile, constitue la base du fonctionnement politique du pays.

L’émir du Koweït : un rôle central dans l’exécutif

L’émir du Koweït est à la fois chef d’État et commandant en chef des forces armées. Il est issu de la famille régnante Al-Sabah, qui gouverne le pays depuis le XVIIIe siècle. Il est désigné par les membres de la famille royale, et son choix doit être approuvé par le Parlement.

Ses pouvoirs incluent :

  • La nomination du Premier ministre et des ministres.
  • La promulgation des lois votées par le Parlement (avec droit de veto).
  • La dissolution de l’Assemblée nationale.
  • La direction de la politique étrangère et de la sécurité nationale.

L’émir joue un rôle d’arbitre entre les pouvoirs et incarne la stabilité du régime, bien que ses décisions puissent parfois susciter des controverses.

Le Parlement koweïtien : une institution rare dans le Golfe

Le Parlement koweïtien, ou Assemblée nationale, se compose de 50 membres élus au suffrage direct pour un mandat de quatre ans. C’est l’un des plus anciens parlements de la région du Golfe. Il dispose de pouvoirs relativement étendus, notamment :

  • Le vote des lois et du budget national.
  • La possibilité d’interroger les ministres et le Premier ministre.
  • Le droit de déposer des motions de censure.
  • L’approbation ou le rejet des nominations royales majeures.

Bien que le Parlement soit élu démocratiquement, les partis politiques sont interdits au Koweït. Les candidats se présentent donc en tant qu’indépendants, souvent soutenus par des blocs tribaux, religieux ou idéologiques.

Le pouvoir judiciaire : entre indépendance et limites

Le système judiciaire koweïtien repose sur le droit civil inspiré du droit égyptien, avec une influence de la charia islamique dans certaines affaires personnelles. La Cour constitutionnelle veille à la conformité des lois avec la Constitution.

Toutefois, bien que le pouvoir judiciaire soit théoriquement indépendant, des critiques persistent concernant l’influence du pouvoir exécutif, notamment dans les affaires politiques ou médiatiques.

Libertés politiques et société civile

Le Koweït bénéficie d’une vie politique plus libre que ses voisins du Golfe. La liberté d’expression y est relativement protégée, bien que soumise à des limites, notamment en ce qui concerne la critique de l’émir, l’islam ou les relations interconfessionnelles.

Des ONG locales, des mouvements de jeunesse et des syndicats y existent, même si leur marge de manœuvre reste encadrée. Internet et les réseaux sociaux jouent un rôle croissant dans le débat public.

Rôle des femmes en politique

Les femmes ont obtenu le droit de vote et d’éligibilité en 2005. Depuis, plusieurs femmes ont été élues au Parlement ou nommées à des postes ministériels. Toutefois, leur représentation politique reste limitée.

Des mouvements féminins revendiquent davantage d’égalité dans la vie publique et un accès accru aux postes de décision.